on n'est pas que des parents - france 5
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du bon usage de la voyance
vous avez sûrement constaté que les couvertures des magazines s’en donnent à cœur joie pour vous prédire l’avenir. ah, ce besoin de savoir si on va rencontrer l’homme de sa vie ou tirer le gros lot !
en france, 1 adulte sur 4 consulte une voyante.
en général, dans quels états psychologiques se trouvent les consultants des voyants ?
grégory gutierez : au cours de mes recherches, j’ai constaté que les consultants des voyants sont le plus souvent des patients en souffrance, en attente d’une solution immédiate à leurs problèmes. au cours de mes permanences téléphoniques à l’institut métapsychique international, où j’aiguillais le grand public vers des ouvrages scientifiques de référence, j’ai pu me frotter aux motivations des consultants. j’ai constaté que le meilleur remède qui soit pour eux était de leur accorder du temps d’écoute. ce sont des gens qui généralement se sentent seuls, dont la parole est souvent niée par leur entourage. il suffit de les prendre au sérieux sur le moment pour soulager leur stress.
quels sont, pour vous, les enjeux de la voyance ? comment un médium doit-il se positionner face à ces demandes d’urgence ?
maud kristen : pour moi il s’agit de cerner les difficultés, les attentes du consultant en permettant à sa vie de se redessiner. je le situe au travers d’une trame qu’il me faut reconstituer avec assez de véracité pour "capter" la personne en face.
un "bon voyant" s’efforce de ne pas satisfaire le seul désir du consultant. je dois être vigilante pour ne pas être entraînée malgré moi dans un jeu pervers où mon travail soit transformé en simple "parole prostituée" : comment l’autre pourrait me réduire et m’utiliser dans le sens de son désir, pour s’arroger les faveurs du destin. ce qui pourrait l’obliger à trouver inévitablement du sens dans mes propos.
pour les psychologues, le recours à la voyance traduit le besoin que l’autre sache pour nous ce qu’on ne sait pas pour nous-même. qu’en pensez-vous ?
m. k. : effectivement tout dépend de l’honnêteté intellectuelle du voyant. pour le "bon voyant", je dirais qu’il s’agit autant d’éclaircir les pistes enfouies dans l’inconscient du consultant que de lui révéler des éléments du futur.
nous sommes des guides, des sortes de "révélateurs" de la personnalité du consultant, qui n’y voit plus clair au moment où ils viennent nous voir. notre devoir en tant que professionnel est de répondre aux désordres qui déséquilibrent la vie quotidienne du consultant. c’est vrai qu’à ce moment là, le voyant joue un rôle actif qui peut modifier les tendances néfastes qui déterminent le patient. mais la voyance, qui n’a rien à voir avec la psychologie, permet également d’avoir accès à des informations extrêmement précises et purement factuelles : la description d’une maison, l’état d’une entreprise...
quelles sont les demandes habituelles ? l’amour ? l’argent ?
m. k. : mes consultants sont souvent en attente d’informations qui leurs permettent de prendre des décisions dans le domaine familial, sentimental ou professionnel. les consultants viennent souvent nous voir à un moment où il y a crise, perte de repère, quand traverser le vide leur est insupportable… mais ensuite, lorsqu’ils découvrent que les informations données en voyance représentent un gain de temps énorme, ils nous consultent comme ils consultent n’importe quel autre expert pour être guidés au mieux de leurs possibles.
en quoi la voyance peut-elle est utile au quotidien ?
m. k. : la voyance aide à donner des pistes, tracer des voies qui étaient cachées, envisager des stratégies pour aider le consultant à s’engager, choisir la direction vers laquelle il tend. mais en rien au monde, la voyance ne se substitue à une thérapie ou à un soin.
c’est un travail de traduction souvent exprimée par des métaphores qui peu à peu dessinent l’issue d’une situation.
est-ce qu’on a toujours eu besoin de connaître son avenir ?
g. g. : magnétisme, clairvoyance, spiritisme, médiumnité, métapsychique, télékinésie… des expériences de somnambulisme du marquis de puységur à l’invention des générateurs de nombres aléatoires dans les années 1960, l’approche raisonnée des phénomènes "paranormaux" a une longue histoire, trop souvent ignorée, tout autant qu’embellie par ses plus chauds partisans. oui, le besoin de connaître son avenir remonte à la nuit des temps !
comment les mediums ont-ils traversé l’histoire et quelle fonction leur a-t-on prêtée ?
g. g. : en 1847, l’extralucide alexis didier, les yeux bandés, parvient à lire à distance des messages enfermés dans des enveloppes. trois ans plus tard, la vogue des tables tournantes déferle sur l’europe. allan kardec recueille les confidences des esprits lors de séances spirites. jusqu’à l’aube du xxe siècle s’épanouissent les "sciences psychiques" – la "métapsychique" –, reposant sur la lucidité magnétique et le spiritisme, dont les phénomènes intriguent nombre de penseurs illustres. au cours des années folles, les moulages d’ectoplasmes étonnent le tout-paris et les médiums "à effets physiques" mobilisent la presse et la sorbonne, tandis que des séances de télépathie ou de clairvoyance menées par rené warcollier et eugène osty posent les bases de la parapsychologie. dans les années 1930, le chercheur américain joseph b. rhine met en évidence l’existence d’une perception extrasensorielle par des études statistiques réalisées dans un cadre universitaire. mais il faudra encore trente-cinq années de recherches, de théories et de polémiques pour que la parapsychologie soit finalement reconnue comme une science "normale".
100 à 150 000 voyants exercent, dont 50 000 officiellement. comment expliquer que les voyants soient autant décriés dans la société d’aujourd’hui alors que leurs cabinets ne désemplissent pas ?
g. g. : en france, c’est le discours des rationalistes qui prime. or celui-ci montre les voyants du doigt, les mettant tous dans le même panier : celui des arnaqueurs. si les arnaques sont aussi fréquentes, c’est qu’aucun cadre officiel en france ne fixe les règles de la pratique, l’équivalent d’un conseil de l’ordre par exemple... au consultant de faire son choix, sur le terrain, en allant consulter ! dans ce cadre, c’est vrai qu’ils subissent ce que j’appelle des "thérapies sauvages". les voyants sont des thérapeutes non cadrés par une discipline reconnue mais qui peuvent donner des pistes aux gens.
vous vous trouvez des points communs avec les psys ? arrive-t-il que vos clients soient aussi en thérapie ?
m. k. : oui et non. je dirais que nos similitudes se trouvent au niveau de la capacité intuitive, comme dans celle de l’écoute, celle de sentir l’attente de l’autre et de décoder un langage qui lui est propre. on cherche davantage à capter l’état présent et passé plus qu’à prédire le futur. mais de même que je ne peux me substituer au travail d’un psy, lui ne pourra jamais décrire l’histoire de quelqu’un dont il ne connaîtrait que le prénom. le consultant nous demande souvent une réponse implicitement thérapeutique comparable à celle du psy. toutefois, il faut avoir l’honnêteté de dire que nous ne soignons pas à proprement dit et ne proposons aucune cure contrairement à un psy.
les consultants viennent pleins d’espoirs et avec des demandes précises, ils risquent souvent d’être déçus…
m. k. : d’autant plus s’ils ont une idée préconçue de ce qui les attend. notre rôle n’est surtout pas d’abonder dans le sens de leur désir. au contraire. la voyance offre des réponses qu’il faut accepter sans toujours pouvoir les comprendre sur le moment. cela peut-être douloureux et parfois étrange ! ce que vous risquez est de ne pas entendre ce que vous souhaitez. cela peut parfois être grave, alors avant de prendre rendez-vous, pensez-y. il faut être capable d’accepter l’inattendu, de laisser le médium vous surprendre...
comment un médium réagit-il devant l’avidité des consultants, leur besoin de savoir s’ils vont trouver l’âme sœur, évoluer dans leur travail ou guérir d’une maladie ?
m. k. : tout d’abord, je commence mes consultations par un test car je ne suis pas infaillible : je dois être capable pour continuer une consultation de parler précisément de la situation présente et passée de celui ou celle qui me consulte sans lui avoir posé la moindre question. ce n’est qu’après cette vérification que je continue l’entretien. ensuite, je ne les prends pas en traître. je désamorce tout de suite la situation en précisant ce que je ne peux pas leur apporter : prendre leur responsabilité à leur place ou leur révéler un futur totalement écrit d’avance dans lequel ils perdraient leur libre arbitre. je m’évertue juste à imaginer un fil qui relierait les possibles ou les impasses que je leur révèle, sans jamais choisir du barbelé.
vous êtes très engagé pour la recherche en parapsychologie, en quoi cela consiste-t-il ? est-ce que cela concerne le grand public ?
g. g. : l’institut métapsychique international (imi) incite à prôner un retour vers l’"approche élitiste" dans la recherche parapsychologique, c’est-à-dire tester des sujets apparemment "doués" qui seraient capables de produire et de contrôler des manifestations "paranormales" de grande amplitude. l’objectif de la parapsychologie est de favoriser la recherche scientifique sur les phénomènes de télépathie, de voyance, de psychokinésie, etc.
on cherche à trouver une alternative rationnelle aussi bien aux dérives de la crédulité qu’aux excès du scepticisme. une tentative pour essayer de relever le niveau, habituellement plutôt bas, des débats autour de la parapsychologie dans notre cher pays.
vous avez participé à ces recherches. quel en était le but ?
m. k. : comment penser l’éthique d’un exercice professionnel utilisant des techniques ou des capacités censées ne pas exister en tant que telles ?
pour moi, favoriser l’expérience scientifique représente l’espoir de prouver au plus grand nombre que si la clairvoyance et la précognition sont des possibles de la conscience encore mal compris de la science, on peut toutefois utiliser cette forme particulière de l’intelligence humaine pour nous aider à vaincre les difficultés les plus diverses.
c’est aussi pour dénoncer les abus et autres escroqueries qui sont la conséquence directe de l’impasse que font les scientifiques sur la question.
quelles pourraient être les règles pour enrayer une voyance qui instrumentalise les consultants ?
g. g. : les règles pourraient être assez simples, comme pour d’autres professions libérales : pas de publicité, pas de démarchage, respect du professionnel, consultations en face à face et obligations de moyens. avec des mesures simples, on pourrait régler les problèmes s’il y avait un début de volonté politique !
cliquez ici pour voir la video
>grégory gutierezmembre de l’institut métapsychique international (imi) et auteur de les aventuriers de l’esprit, "une histoire de la parapsychologie", paru en 2005 aux presses du châtelet.
>maud kristenvoyante
animé par :karine le marchand
journaliste :géraldine giraud
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